Aux origines étaient de lointains Portois, les Ségauvellauniens, et une villa romaine : Locus de Portis.
En 1908, les communes d’Étoile-sur-Rhône et Valence cèdent quelques hectares de terrain à la commune de Fiancey. Celle-ci prend le nom de son hameau principal : Portes-lès-Valence.
De tous temps, le Rhône fut à la fois un axe de passage important et une frontière. En l’an -218, Annibal et ses 60 000 soldats créent probablement le premier bouchon de la vallée en passant sur notre territoire avant d’aller chercher quelques noises aux romains. Les 400 oboles d’argent trouvées au bois de la Chaffine en 1900 datent d’ailleurs de cette époque. Les autochtones d’alors avaient pour nom les Ségauvellauniens. Ils profitent du fleuve mais aussi des caravanes de négociants venus de la cité phocéenne ou du nord.
Au IIe siècle, nous ne sommes que la bien modeste banlieue de Valencia et c’est justement au niveau de la Chaffine, mais aussi près de la rivière Véore que s’établissent deux villas gallo romaines. La mosaïque que l’on peut admirer en mairie (salle des mariages Jean-Guy Pinède) est la plus belle trace que nous aient laissé ces lointains ancêtres.
Petit à petit, un petit hameau voit le jour à la Chaffine et prend le nom de Locus de Portis, tandis qu’un second se développe route de Beauvallon et prend le nom de Saint Gervais. Passant d’un suzerain à l’autre au gré des mariages et des successions, ces hameaux deviennent une commune en 1790 sous le nom de Fiancey.
Au 19e siècle, cette cité agricole vit au rythme des vendanges et surtout de la culture des mûriers pour le ver à soie.
Le hameau de Portes-lès-Valence (de son nom latin Locus de Portis) est un des hameaux de Fiancey.
Il vit beaucoup du passage. Le long du Rhône d’une part pour y nourrir les bœufs servant au halage, mais aussi le long de la route pour y abreuver chevaux et passagers… Mais c’est un tout autre mode de transport qui va changer pour toujours la vie locale : le rail. Le 29 juin 1854 passe le tout premier train. 19 ans plus tôt, au moment où la construction de la voie ferrée est annoncée, certains habitants manquent visiblement de clairvoyance et affichent leur hostilité : le rail va détruire des emplois disent-ils !
Notant que Portes-lès-Valence est à la croisée des lignes menant vers Lyon, Marseille, Grenoble, Privas et Crest, la compagnie PLM décide en 1866 la création d’une gare de triage et d’entretien des locomotives. En peu de temps, le hameau voit s’installer 600 habitants.
Seulement voilà, le hameau de Portes-lès-Valence devenu de fait un village a un inconvénient de taille : il est situé sur trois communes. Voilà qui créé d’importants problèmes administratifs pour envoyer les enfants à l’école ou même se faire enterrer ! En effet, l’Ouest de la route, notre actuelle nationale 7, est sur la commune d’Étoile-sur-Rhône, le Nord-Ouest à Valence et l’Est à Fiancey. En 1877, une première pétition circule mais l’affaire va durer plus de 40 ans. Il faut dire qu’à Étoile, on n’est pas pressé de se séparer d’une partie très lucrative de la commune où se situe, justement, la gare de triage. Au début du 20ème siècle, un « comité républicain », initié par le préfet, en appelle aux parlementaires. Le 3 avril 1908, il ne faudra rien de moins qu’un décret signé du Président de la République Armand Fallières, cosigné par le président du conseil Georges Clémenceau, pour que naisse la nouvelle commune. Malgré tout, Étoile mettra encore 10 ans à régler ses dernières factures, mais sous l’injonction du Conseil d’État !
Au rythme du développement ferroviaire, la ville s’agrandit et passe les 2700 habitants à l’aube du second conflit mondial.
Le 6 juillet 1944 s’écrit la page la plus noire de l’histoire de la ville. Alors que la gare de triage a subi plusieurs bombardements, la résistance locale réussit brillamment une action de sabotage : 12 Allemands et 3 cheminots y trouvent la mort tandis que la gare est inutilisable.
Par vengeance, les Allemands amènent le surlendemain 30 otages de la tristement célèbre prison du Fort Montluc de Lyon et les fusillent contre un mur du dépôt.
Libérée le 30 août 1944, la ville reprend son essor. Traditionnellement de gauche, Portes-lès-Valence devient un bastion du Parti Communiste et c’est justement un “rouge“ qui va mener à bien la reconstruction d’une commune détruite à 80% : Gabriel Coullaud. Dès les années 50, ce dernier perçoit que la ville ne sera plus exclusivement cheminote.
Le développement industriel, basé essentiellement une nouvelle fois sur le transport et la position géographique très favorable de la ville, devient une réalité à la fin des années 60. De part et d’autre de la Nationale 7 « qui fait d’Paris un p’tit faubourg d’Valence » (C. Trenet), l’urbanisme se développe : écoles, collège, gymnase et piscine font leur apparition.
C’est aussi à cette époque qu’arrive l’A7 et la déviation, signant ainsi un nouveau bouleversement dans la vie locale : proche de Valence, Portes n’est pas devenue pour autant une ville dortoir. Elle s’inscrit dans le cadre économique de sa région tout en y apportant une large part.
La ville aspire aujourd’hui à un développement harmonieux : après la naissance des parcs dans les années 90 et une première rénovation du centre-ville, Portes-lès-Valence vient de voir la construction d’un nouveau gymnase, d’une nouvelle piscine et d’un arboretum.