Cettte commémoration a eu lieu le 30 avril 2023 au square Capitaine René Ladet
Discours de Mme Girard, maire de Portes-lès-Valence :
"Chers Amis,
Mes remerciements vont à vous tous qui êtes présents aujourd’hui à nos côtés. Particulièrement nos jeunes élus du conseil municipal jeunes ainsi que M. Guy BESSEAS, Président du comité d’entente des anciens combattants, nos anciens combattants et vous toutes et tous défenseurs du devoir de mémoire.
Permettez-moi ce retour dans d’histoire. Lors de la seconde guerre mondiale, M. Edmond Michelet fut sans doute le 1er résistant de France. Le 17 juin 1940, il prépare, pour le glisser dans les boites à lettres de Brive, un tract anonyme qui mentionnait dans son texte « Celui qui ne se rend pas à raison contre celui qui se rend, c’est la seule mesure. ». Il est membre du réseau de résistance Combat. Il fut arrêté le 25 février 1943 puis déporté à Dachau jusqu’à la libération. Durant 20 longs mois, ce résistant survivra à ce que l’homme a pu faire de pire au 20e siècle.
En 1954, alors sénateur, il fait adopté sa proposition par l’État Français d’instaurait le dernier dimanche d’avril comme Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Cette date a été retenue en raison de sa proximité avec la date anniversaire de la libération de la plupart des camps de concentration.
L’année d’après, Edmond Michelet publiera un ouvrage « Rue de la Liberté ». Il s’agit là de son témoignage, d’une vie en suspens, durant sa détention dans l’un des camps de la mort du 3e Reich : Dachau. De première importance ce livre relate son épreuve concentrationnaire. Son expérience de vaincu, méprisé et humilié au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. Ce cauchemar, il le vécut aux côtés de nombreux européens tels que les Espagnols, les Belges ou encore les Polonais. L’auteur y décrit la solidarité des détenus, ainsi que les actes de générosité et d’abnégation. La nation européenne se bâtit dans le microcosme des camps.
Le terme « Rue de la Liberté », désignait, par dérision, l’artère principale de Dachau comme un défi que l’auteur entendait relever avec comme principal message la Réconciliation. Au bout de ce chemin de souffrance, il ne cède pas à la vengeance et encore moins à la haine. Il disait je cite : « Je ne voudrais pas plus trahir les morts que je ne songe à exploiter leurs souffrances. Mais aucun de ceux que j’ai vu mourir ne m’a chargé de se venger »
Même dans les tréfonds de la barbarie où la mort est omniprésente, Edmond Michelet a maintenu la flamme de l’espérance, de la foi en l’esprit humain. Même lorsque le corps finit par les abandonner, il y eut cette force intérieure qui résista et qui luisit quelle que soit la noirceur de l’instant. M. Michelet croyait en l’humanité, en sa nation et dans la préservation de cette liberté qui nous tient tant à cœur.
Robert Antelme, poète, écrivain et résistant français dira aux SS : « Vous avez fabriqué la conscience irréductible ! »
N'élargissons pas les fossés entre les peuples et ne faisons pas offense à notre passé. Parce qu’il y eut des femmes et des hommes qui ont cru en notre capacité à pardonner, parce qu’il y eut des femmes et des hommes qui ont vécu l’enfer, nous nous devons, chaque année, de rendre hommage à ces millions de victimes civiles et militaires, à ces héros de la déportation, les honorer et raviver chaque année la flamme du souvenir pour que toutes les générations aient pleinement conscience des épreuves de notre Histoire et que plus jamais la haine et la vengeance ne dictent nos actions.
Ce doit être notre mission, il en va de notre responsabilité.
Vive la France, vive la Paix, vive la Liberté. Merci de votre attention."
La prochaine commémoration sera le 78e anniversaire du 8 mai 1945 fin de la seconde guerre mondiale qui aura lieu le 8 mai 2023 à 11h au monument aux Morts, square Capitaine René Ladet (parc Louis Aragon).
Square du Capitaine René Ladet
1 Rue Louis Aragon, 26800 PORTES-LES-VALENCE.
dimanche 30 avril 2023