Jonathan, animateur de théâtre et bègue

Article d'actualité publié le 19/02/25 10:46:53 #Théâtre #Improvisation #Ajt

Tous les mardis soir, une dizaine de personnes se retrouvent au local de l’association Action Jeu Théâtre (AJT) pour un cours d’improvisation donné par Jonathan Glandu, animateur… et bègue. "Rencontre"

Portes-Infos : Comment devient-on animateur d’un cours d’improvisation ?

Jonathan Glandu : « En ce qui me concerne, tout a commencé il y a 11 ans à Montpellier lorsqu’un ami m’a proposé de rejoindre sa troupe d’improvisation. J’étais très timide, très réservé et bègue, je lui ai répondu que ça ne marcherait jamais ! Ce fut très dur au début, mais je me suis rendu compte que je bégayais beaucoup moins sur scène. Depuis, je suis devenu “accro“ ! En 2023, j’ai emménagé à Portes-lès-Valence. J’ai rencontré Mathilde Girardey (ndlr : professeur de théâtre au sein de l’association AJT) qui m’a proposé de créer un cours d’improvisation. »

P-I : En quoi consiste ce cours ?

J G : « Pour faire de l'improvisation, il faut être comédien, auteur, metteur en scène, le tout en groupe. Il est très important d’avoir confiance en soi. Les cours commencent par des jeux dont le but est de synchroniser nos idées. Nous travaillons ensuite sur des thématiques. »

P-I : Quelle est l’utilité de faire de l’improvisation ?

J G : « C’est, je pense, une micro école de la vie. La première règle est l’acceptation de soi et de l’autre. Faire de l’improvisation sert dans la vie quotidienne. Personnellement, ça m’a aidé à aller vers les autres, à être à l’écoute. »

P-I : Le 13 décembre, avec l’association parole bégaiement, vous avez animé un débat au Train Cinéma après la projection du film “Le panache“. Quel était votre message ?

J G : « Il s’agissait pour moi de dire qu’être bègue n’est pas incompatible avec le fait de faire du théâtre. Certaines scènes du film correspondent à mon vécu. Je voulais les sensibiliser à ce handicap qui ne se voit pas, tant qu’on ne parle pas, rassurer les familles qui sont confrontées à ce handicap et leur dire de ne pas s’inquiéter : j’ai 37 ans, une femme, deux enfants et je suis développeur dans l’informatique. »

P-I : Votre message est avant tout positif ?

J G : « Oui, parce que je n’en ai pas vraiment souffert. J’étais bien entouré et j’ai appris à vivre avec. C’est le message que j’ai voulu faire passer aux bègues et à leur entourage. » Les cours d’improvisation commencent par des jeux. Ils ont lieu tous les mardis soir au local AJT, derrière la Maison des associations.

Contact 06 52 03 01 05.

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dimanche 19 janvier 2025